Portrait #14 - Louise Bodin, journaliste féministe

Louise Bodin,1877-1929
Née à Paris en 1877, Louise Bodin est une journaliste féministe, pacifiste, socialiste, et suffragette française. Membre du comité directeur du Parti communiste français de 1921 à 1922, elle est surnommée la “Bolchévique aux Bijoux”.
Pendant sa jeunesse, elle s'inscrit à La Sorbonne et se marie avec Eugène Boudin, un dermatologue et professeur d'école de médecine, avec qui elle aura 3 enfants.
Passionnée par la littérature, elle commence à écrire pour les Nouvelles Rennaises. Elle publie ainsi des critiques littéraires, des actualités sur les suffragettes et elle promeut l’éducation des filles et la création de lycées pour filles. Elle publie son premier roman Les Petites Provinciales en 1914.
Pendant la Première Guerre mondiale, elle devient infirmière dans l’hôpital militaire de Rennes, où elle rejoint Marcelle Capy, Marthe Bigot et Jeanne Halbwachs au Comité international des femmes pour la paix permanente. Après la guerre, elle organise une campagne pour faire adopter les orphelins et les enfants abandonnés.
Tout au long de sa vie, elle se bat avec véhémence contre les lois criminalisant l’avortement et la politique de repopulation de la France.
En 1920, elle proteste dans l'Humanité sur le vote de la loi contre l'avortement et la contraception. Elle reprend ce texte dans son ouvrage Au pays des repopulateurs, publié en 1922. Pendant la guerre, elle dénonce le sort fait aux femmes, sous-payées pour le travail qu’elles effectuent en remplacement des hommes.
Avec l’aide de Colette Reynaud, Louise Bodin va refonder et devenir rédactrice en chef du journal féministe La voix des femmes, créé en 1848 par Eugénie Niboyet. Elle va par la suite lancer le Journal des femmes communistes.
Pour Louise Bodin, le féminisme est profondément pacifiste.
Elle s’éteint à 51 ans à Rennes. Parmi son héritage méconnu, un ouvrage sur la syphilis dont elle est l’autrice, paru à Paris en 1919 où elle présente la gravité de cette maladie pour les femmes et le rôle de la prophylaxie comme meilleur moyen de traitement.
Pour aller plus loin
Article : "Femme de lettres, journaliste et féministe française" de Si, si, les femmes existent ! disponible ici